Psychologie, psychothérapie: compter pour les autres
En ce début d’année un article de Francine Russo publié sur le journal American Scientific a attiré mon attention.
Un article sur l’importance de compter pour les autres. Importance au niveau de son estime de soi, et une sensation protectrice dans le monde du travail.
Compter pour les autres
Le sentiment de compter pour les autres peut être défini comme la sensation que nous sommes importants pour l’autre. C’est une pensée, une certitude éprouvée dans la vie de tous les jours mais aussi une sensation corporelle que l’autre est là à nos côtés quoi qu’il arrive.
Le sentiment de compter pour l’autre fait partie d’un concept plus large de confiance en soi et d’estime de soi. Il se construit très tôt dans l’enfance dans les relations avec les figures d’attachement, très souvent les parents. Dans les premiers mois de vie, l’enfant est totalement dépendant d’un adulte qui l’accompagne dans la découverte du monde et de soi-même. La figure d’attachement, par la régularité des échanges, la présence inconditionnelle, le soutien, les soins, le réconfort etc. crée des expériences qui construisent le sentiment de confiance et la sensation de se sentir important pour l’autre. Plus tard les expériences de la vie contribuent à renforcer ou affaiblir ce sentiment.
Compter pour les autres : facteur de protection
Compter pour les autres est un facteur de protection dans plusieurs domaines :
- Il permet de nouer des liens forts tout au long de la vie,
- permet d’avoir une meilleure confiance en soi et estime de soi,
- favorise les comportements adaptés socialement,
- permet de traverser les crises avec une certaine sécurité.
- En Ontario le fait de compter pour l’autre a été identifié comme un élément important en classe pour la santé mentale des élèves. Une liste de pratiques a été rédigée afin de soutenir et renforcer le sentiment de compter.
Compter pour les autres et psychothérapie
En psychothérapie un lien se tisse avec le psychothérapeute. Dans cette relation patient-thérapeute il est fondamental qu’une une relation de confiance et de sécurité mutuelle puisse s’installer. Cette confiance n’est pas donnée d’emblée mais elle se construit au fil des séances.
La psychothérapie est donc un laboratoire dans lequel s’expérimente la construction d’un lien sécure et également la capacité de nouer des relations. On apprend à compter pour l’autre et l’autre compte pour nous. Pour certains d’entre nous il est plus difficile d’établir une relation sécure et une psychothérapie peut permettre d’explorer nos peurs, incertitudes dans un cadre sécure.
Parfois la psychothérapie est le lieu où l’on réapprend à se sentir important : quelqu’un m’attend toutes les semaines, est disponible pour moi, s’inquiète, participe à mes réussites, m’encourage etc. A l’inverse on apprend à prendre en compte cet autre, le thérapeute et à lui donner une place transitoire dans notre vie.
Dans mon approche j’utilise l’approche systémique qui considère la personne au sein de son système de vie. Et des approches psychocorporelles comme l’hypnose eriksonienne ou le jin shin jyutsu.