Psychothérapie : combien de séances ?

Lors d’un premier contact téléphonique, les patients posent souvent cette question : combien de séances faut-il pour résoudre mon problème ? Et, malheureusement, je n’ai pas la réponse !

Plusieurs variables influencent la durée de la thérapie, et il m’est impossible d’en donner une valable pour tout le monde. Certes, j’ai eu quelques beaux succès rapides, mais en général il faut un certain temps pour que le changement se mette en place de manière durable.

Variables qui favorisent une issue plus rapide

De mon expérience, certaines variables favorisent une issue positive plus rapide :

• L’assiduité : un travail continu et régulier dans le temps permet de plonger dans la problématique sans perdre le fil
• La fréquence : un travail régulier à raison d’une fois par semaine, ou à quinzaine, permet de travailler de manière plus intense qu’une fois par mois ou moins. En fin de thérapie, les séances peuvent être espacées, le temps que le patient se rassure que le changement soit durable. Personnellement, j’aime bien la fréquence à quinzaine, car elle laisse le temps au patient de travailler entre les séances.
• Le travail entre les séances : le patient se met au travail entre les séances, en observant ce qui se passe, en mettant en place des mini-changements, en effectuant des exercices, etc.
• L’implication personnelle : le client se vit comme un acteur du changement.
• Puis, il y a des impondérables, ce que la vie a donné à chacun de nous et qui diffère : l’histoire de vie, les traumas, la présence de personnes ressources, les événements appartenant au transgénérationnel, et bien sûr des qualités/défauts qui ont trait au caractère (anxieux, timide, etc.).
• Et parfois, il y a aussi quelque chose de « magique », qui a trait au moment, à la rencontre, au déclic : les planètes s’alignent et toutes les petites graines qui ont été semées fleurissent !

Une étude…

Pour ceux qui voudraient quand même une réponse avec des chiffres à l’appuis : dans cette méta-analyse, Howard et al. couvrent un échantillon de 15 études, échelonnées sur 30 ans pour 2431 patients en thérapie individuelle (fréquence hebdomadaire). Ils trouvent qu’entre 48-58% des patients ont eu une amélioration notable après 8 séances, et se portaient mieux après 6 mois de traitement (publiée dans American Psychologist, 10, 1059-1064).