La peur de la mort
Vivre c’est mourir. Autour des dix ans nous comprenons que tout le monde va mourir et que c’est irréversible. Et si parfois cette conscience accrue de la fragilité de la vie peut nous permettre de profiter au maximum de ce que l’on a, parfois elle peut supprimer toute sérénité et créer un quotidien rempli d’angoisse.
La conscience de la mort
Chez les enfants la conscience de la mort s’acquiert peu à peu. Avant 5 ans la pensée des enfants est encore magique et il leur est difficile de concevoir la mort comme définitive. Souvent ils ne comprennent pas ce qu’il s’est passé et ils s’attendent à voir revenir la personne disparue.
Entre 5 et 9 ans la conscience de la mort apparaît peu à peu mais est encore instable et l’enfant peut d’une part savoir que leur grand-père est mort et d’autre part demander s’il ne va pas avoir froid dans le cercueil.
Normalement, à partir de 10 ans la conscience de la mort est acquise. Les enfants savent qu’une personne décédée ne reviendra plus.
Puis nous grandissons et la vie nous confronte à des décès, au vieillissement de nos parents, à la maladie d’un proche, ou à notre propre vieillissement et notre conscience intègre encore autrement que la vie a une fin. Comme si à certains moments de notre vie il y avait une prise de conscience de la mort et la peur de la mort peut apparaître.
Les différents visages de la peur de la mort
La peur de la mort peut prendre différents visages. Tous nous rappellent que vivre c’est accepter le risque de mourir demain. Et il est parfois difficile de donner une place à cette incertitude :
- peur de tomber malade
- peur de mourir
- peur de rester seul
- peur de vieillir
- peur de perdre « la tête »
- peur de ne pas se réveiller le lendemain
- ….
Il me semble important de souligner que tous, un jour ou l’autre, avons eu l’une ou l’autre de ces peurs. Nous sommes humains, c’est normal ! Quand elles deviennent paralysantes et nous empêchent de vivre, là il faut s’en occuper.
Une recherche intéressante
Le journal « Psychological science » « Dying is unexpectedly Positive » a publié une étude intéressante sur la perception de la mort. Ils ont analysé des écrits de personnes proches de la mort avec des écrits de personnes à qui on a demandé d’imaginer leur propre mort. Et ils ont trouvé que les mots utilisés par les personnes qui ont dû imaginer leur mort étaient bien plus négatifs que ceux de personnes réellement mourantes. Il semblerait donc que plus on est proche de la mort et moins elle paraît terrible.
Peur de mourir en psychothérapie
En psychothérapie nous pouvons aborder la peur de la mort de plusieurs manières, et toutes nous mènent à un positionnement existentiel dans notre vie. Au fond la mort est là, quoi qu’on fasse ! Alors utilisons-la pour nous positionner encore mieux dans notre vie. Dans mon approche j’utilise la psychothérapie systémique, l’hypnose et mon approche intègre le corps. Voici quelques thèmes qui peuvent être abordés :
- travailler le sens de notre vie et de nos choix
- travailler la place dans notre vie
- aborder les questions de la transmission : qu’est-ce que j’ai reçu de mes parents et qu’est-ce que j’ai envie de transmettre et comment
- travailler à apaiser notre système nerveux
- apprendre à lâcher prise là où on ne peut rien faire
- renforcer nos ressources et la confiance en nos capacités face au coups dur de la vie