Psychothérapie : rumination
Ruminer : combien de fois dans notre vie nous sommes-nous surpris à ressasser le même sujet en boucle, sans trouver d’issue ? Parfois, pendant des heures ou des jours, à chaque fois que nous nous arrêtons et prêtons attention à nos pensées, le sujet est là dans notre tête. Nous ruminons : qu’aurais-je pu faire d’autre, aurais-je dû dire ceci ou cela, comment vais-je refuser ? comment puis-je faire pour ci ou ça ?
Ruminer : définition
Christophe André nous dit que la rumination est une pensée qui tourne en boucle dans notre tête « pensées, circulaires, stériles qui n’aboutissent que rarement à une décision », en lien à notre passé ou notre futur.
En anglais on parle de « overthinking ». Au début il peut y avoir une réflexion, puis la pensée s’emballe et tourne, de manière totalement involontaire, sans trouver de solution.
Dans cet état de rumination il devient difficile de faire un tri et hiérarchiser le problème. Souvent même, on rumine sur un fait passé, sur ce qu’on aurait dû faire /dire alors que c’est passé, et on ne peut plus le changer.
La rumination est également présente dans plusieurs troubles psychiques comme les troubles anxieux, la dépression, les troubles alimentaires etc.
Rumination : et le corps ?
Quand la pensée s’emballe à la recherche de la solution, le corps et ses sensations n’existent plus ou peu. Nos pensées tournent vite et le corps devient absent, fébrile, nous avons du mal à nous concentrer, à écouter l’autre, à nous poser et à faire des activités pourtant simples comme cuisiner, lire etc. Souvent, même dormir devient difficile.
Que faire ?
Christophe André suggère d’apprendre à reconnaître la rumination, en se posant 3 questions :
- Depuis que je réfléchis, est-ce que je me sens mieux ?
- Ce que je fais me permet-il de trouver une solution ?
- A défaut d’avoir des solutions, est-ce que je me sens mieux ?
Si vous répondez « non » aux 3 questions, il est fort possible que vous soyez en train de ruminer. Alors que faire ?
En pleine conscience on apprend à laisser passer, comme un nuage qui passe, sans s’y attacher.
En autohypnose on peut apprendre à déposer ce qui nous préoccupe dans un contenant.
Si on rumine sur un fait passé, nous pouvons :
- nous poser la question : qu’ai-je appris et comment puis-je faire différemment la prochaine fois ?
- apprendre à faire la différence entre ce que je peux encore changer, et ce que je ne peux plus changer. Par exemple, dans un conflit je peux présenter mes excuses pour mes mots, proposer un arrangement etc., mais pas changer ce qui s’est passé.
Puis il y a les outils plutôt corporels qui visent à retrouver le lien avec son propre corps et l’espace :
- Marcher, chanter
- Danser avec une musique qui nous sert de support pour créer une bulle, un cocon
- Poser un objet lourd sur nos jambes et recevoir l’information que la gravité est là
- Apaiser notre anxiété avec des respirations
- En Jin shin Jyutsu on peut travailler le verrou no 1